Résumé de l’histoire de la Fédération des Organisations Non-Gouvernementales du Sénégal (FONGS – Action paysanne)

samedi 16 mars 2013
par  Fongs

1. HISTORIQUE

La fédération des Organisations Non Gouvernementales du Sénégal (FONGS – Action Paysanne) a été créée en 1976 et fut reconnue par l’État du Sénégal en Octobre 1978. Elle a été créée à l’initiative de sept (07) leaders d’associations paysannes qui ont voulu, en dehors des coopératives agricoles créées par l’État pour les besoins de ses transactions avec le monde rural, constituer un mouvement paysan fort et crédible, capable de défendre les intérêts des ruraux et de constituer une force de proposition.

Notre organisation mobilise aujourd’hui 31 associations membres et, à travers elles, plus de 3000 groupements villageois qui représentent près de 120 000 membres. Ces membres sont actifs dans des exploitations de type familial œuvrant dans l’ensemble des filières agro sylvo pastorales, en fonction des opportunités et contraintes agro écologiques de leurs localités. Leurs associations sont localisées dans des zones différentes, et touchent 35 départements parmi les 45 que compte le Sénégal.

L’évolution de notre fédération s’est faite en passant par différents changements qui ont toujours été dictés par le contexte national et international. On peut ainsi distinguer quatre (4) grandes étapes de l’évolution de la FONGS :

1.1 Avant 1989, la naissance, la croissance et la crise !

Cette période est marquée par :

  • Un renforcement mutuel des membres par le biais d’échanges d’expériences, permettant de construire les bases d’un mouvement paysan autonome ;
  • Un long processus de maturation à partir de 1985, dans une période marquée par le désengagement de l’État, la création du statut de GIE et la mise en place de la CNCAS, induisant des activités nouvelles (formation, communication, approvisionnement en intrants et épargne-crédit, etc.) ;
  • Une crise de croissance motivant une prise de conscience et un important mouvement d’auto-évaluation qui débouche sur une nouvelle démarche programme, censée permettre l’intégration des actions et des projets.

1.2 De 1990 à 2002 : une redynamisation par l’approche programme

En octobre 1991, 7 défis majeurs sont identifiés lors d’une table ronde avec des partenaires dont certains se retrouvent au sein d’un consortium (DDC, EZE, Fondation de France, NOVIB et SOS Faim, etc.). Cinq principes de gouvernance sont élaborés ainsi que 16 principes de partenariat. Trois programmes sont successivement élaborés pour mettre en œuvre les principes retenus. Ils bénéficient, sur une décennie, d’un cofinancement Consortium de partenaires / Union Européenne :

  • Le programme triennal (1991-1994) axé sur les programmes d’Echanges-Formations-Appuis entre Associations (PEFA) ;
  • Le programme biennal (1995-1997) axé sur le renforcement de la capacité d’auto-programmation des associations membres à la base ;
  • Le programme quadriennal (1998-2002) axé sur le développement des services économiques à la base. Les programmes mis en œuvre ont beaucoup touché les activités économiques. C’est dans cette période que les activités de transformation au profit des femmes ont été initiées, avec la mise en place d’une commission féminine, chargée d’accompagner les initiatives à la base. De même, les destinées de la FONGS ont été présidées par une femme pendant cette période.

La FONGS a élaboré en juillet 2002 un Document d’orientation stratégique (DOS) qui précise sa vision, et définit les axes qui doivent guider son action au cours de la décennie.

On pourrait titrer cette période comme celle de l’affirmation, la transcription et la mise en œuvre d’une vision paysanne.

En 2002, à travers une analyse des difficultés persistantes de la condition paysanne au Sénégal et de l’aggravation de la pauvreté des ruraux, la FONGS a élaboré une vision politique et économique paysanne pour construire autrement le futur du monde rural. Cette vision s’appuie sur une autre conception de l’économique, une action politique favorisant l’exercice par chaque type d’acteurs de ses responsabilités et une contribution à la refondation de la société rurale sénégalaise.

Cette nouvelle conception de l’économique est basée sur :

  • Une économie de promotion et non d’exploitation à des seules fins de recherche de profit ;
  • Une économie profitable qui assure un volume d’activité et des revenus suffisants aux ruraux ;
  • Une économie durable, soucieuse de la reconstitution des ressources naturelles et de l’entretien des mécanismes sociaux permettant de gérer un "vivre ensemble" solidaire ;
  • Une économie équitable s’attaquant aux causes de la pauvreté et réduisant les inégalités.

Pendant cette période, la FONGS a mis en œuvre deux programmes de quatre ans, finalisés par le forum de décembre 2010 sur « Comment les exploitations familiales peuvent-elles nourrir le Sénégal ? », co-organisé avec le CNCR. En gros, cette phase bouclée par le processus d’auto évaluation de la productivité des exploitations familiales et le forum, a permis de faire avancer les connaissances sur les exploitations familiales et de proposer des orientations stratégiques pour les accompagner dans leurs transformations.

1.4 A partir de 2011 : le double défi fonctionnel de « l’amélioration de la capacité des EF à nourrir le Sénégal », et opérationnel de « la contribution à montrer comment appuyer les exploitations familiales ? ».

Cette phase, éclairée par le processus d’auto évaluation de la productivité des EF et le forum (voir supra), renforce l’orientation de la FONGS vers le développement agricole rural en mettant l’accent sur :

  • l’amélioration des performances agricoles et de la productivité globale des EF ;
  • la maîtrise de l’espace et des ressources naturelles par les EF et leurs organisations ;
  • la dynamisation des économies et sociétés rurales.

Dans cette phase également, le mode opératoire privilégié est constitué :

  • d’un recentrage sur les associations membres pour massifier et faire passer à l’échelle leurs pratiques porteuses qui ont un impact socio-économique positif sur les exploitations familiales ;
  • d’une participation active dans la vie du mouvement paysan (CNCR, ROPPA), pour toucher les acteurs indirects (État, autres opérateurs de développement), et valoriser les pratiques porteuses à la base, pour donner plus de consistance aux propositions paysannes. Nos présidences

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